Micropolis

Bonjour Délicieuses travailleuses du printemps ! Après la venue de la bise, annonçant la fin de notre amie la Cigale, les beaux jours s’annoncent enfin, le redoux dans l’air ensoleillé se fait agréablement sentir alors que sortent de leur hibernation nos charmantes travailleuses : les Fourmis ! A l’image de ce retour en surface de nos amies (ou ennemies) à 6 pattes, l’éditeur Matagot s’apprête à sortir Micropolis, un jeu compétitif de Bruno Cathala et Charles Chevallier où deux à six adversaires devront enchérir sur des tuiles de galeries afin de construire la plus prolifique des fourmilières ! Descendons sous terre afin de jeter un œil à cette belle aventure ludique !

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Micropolis

La Mécanique ?

Micropolis fait appel à un principe de scoring  selon différentes combinaisons : le nombre d’habitants de votre fourmilière,  qui possède la plus grosse armée ou la plus grande galerie de fruits…  C’est donc sur cette base de conditions de victoire que vous établirez votre stratégie en fonction des sept tuiles fourmilières présentes devant vous. Vous avez, à tour de rôle, l’opportunité d’en choisir une afin de l’intégrer à votre fourmilière, mais attention ! Bien que la première tuile soit gratuite, il vous faut payer un soldat par tuile que vous délaissez au profit d’une suivante. Comme vous ne commencez qu’avec  cinq de ces petits hoplites insectes, vous devrez les gérer avec sagacité pour ne pas vous retrouver dans l’obligation de toujours acquérir la première tuile libre, pas forcément arrangeante.

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Les nids commencent à se réveiller, le Duel peut commencer !

Rassurez-vous, des mécaniques existent pour refaire votre armée, comme choisir une tuile avec des soldats dessus par exemple.

Les tuiles aux galeries aléatoires vous apportent également des éléments précieux à considérer : des fourmis bonus ! En effet, une fourmi architecte vous permettra de choisir n’importe quelle tuile sans en payer le coût, alors qu’une fourmi nurse assurera l’éclosion de nouveaux soldats pour votre armée. La reine vous offre un score en rapport avec le nombre de tuiles que sa galerie représente … pour peu qu’elle ne contienne aucune autre reine concurrente ! Et oui, une reine fourmi c’est susceptible et un petit peu égoïste !

 

Dès lors que les tuiles restantes sont en nombre inférieur aux joueurs, vous refaite le plein de ces dernières sans vous défaire de celles qui restait. Au bout du dixième placement, votre fourmilière est complète, il ne vous reste plus qu’à compter !

Empruntant une mécanique simple d’enchères et de placements, conditionné par un aléatoire modéré, à savoir le tirage des tuiles, ce jeu se révèle très abordable, simple à jouer et très fluide. Les parties s’enchaînent de manière rythmées et intenses.

Il n’est cependant pas « trop facile » car le mélange des ouvertures et culs de sacs des galeries ainsi que leurs changements de niveau sur la tuile vous demandera une bonne visualisation dans l’espace afin d’optimiser vos coups et ne pas faire d’erreurs irrécupérables. Gardez à l’esprit qu’une fois certaines tuiles posées sur le sommet du nid, donc à l’envers par rapport à vous, l’exercice prend une ampleur autrement plus importante!

Le Matériel ?

Le Coffre au Chat noir, Matagot, a fort bien mis en valeur ce petit jeu sans prétention qui se révèle être un excellent jeu compétitif. La première impression qu’offre la boîte est une sorte de démesure, tant les punchboards à l’intérieur  sont volumineux. Le couvercle ne fermait même pas intégralement sous cellophane ! De quoi faire fantasmer le fan de composants à outrance ! Cependant, une fois toutes ces belles tuiles dépunchées, elles s’insèrent parfaitement, sans glisser, dans les encoches du thermoformage à l’imprimé du nom du jeu.

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Le beau matériel de Micropolis!

Sous un carnet de score en papier à multiples volets bien illustrés et qui ne manquera pas de vous rappeler celui d’un autre jeu de duel du même auteur, se cache le trésor de la fourmilière, une armée de petits soldats fourmis en plastique rouge ! Malgré leur petite taille d’environ quinze millimètres, les détails sont plutôt bien rendus, et je ne doute pas que les plus acharnés d’entre vous s’amuseront à les peindre. J’y ai beaucoup pensé en jouant, mais je pense que la quantité de fourmis me donnera le tournis avant que je n’arrive au bout de cette entreprise.

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Les soldats réservistes en caserne vous rapportent des points.

Les tuiles sont d’une bonne épaisseur avec une belle finition, un côté illustré de galeries, l’autre uniquement de terre, comme s’il fallait la gratter pour découvrir ce qu’il se cache de l’autre côté ! J’apprécie le fait qu’elles aient été découpées à la perfection afin de s’aligner les unes aux autres autour du nid, sans décalage grossier.

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Votre fourmilière est terminée, il n’y a plus qu’à compter vos points !

Enfin le bonus qui n’enlève rien à l’appréciation d’un jeu : le livre de règles fait deux pages. Richement illustrées, elles expliquent en toute simplicité comment vous lancer à corps perdu dans cette aventure.

Les illustrations ?

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Une chaîne de fruits peut être dévastatrice !

Camille Chaussy, l’illustratrice de ce jeu, vous fait plonger visuellement dans cet univers sous terrain par le biais de couleurs vives, auprès de personnages d’inspiration mythologique. Une Reine drapée de bijoux, tel que l’on se représente celles de la Grèce antique, des soldats fourmis qui ne sont pas sans rappeler des légions romaines, des ouvrières en toges blanches … Etant passionné de mythologie, je ne peux qu’adhérer à ce style qui reste malgré tout original pour la représentation de ces petits insectes. J’ignore s’il y a une métaphore ou un « easter egg » à déceler derrière ce choix (ce qui serait plutôt futé en pleine période des œufs de pâques).

Les personnages dessinés sont vraiment attachants avec leurs gros yeux ronds et leurs jolis vêtements. De beaux effets de lumières mettent en scène les casernes militaires où se retrouvent en réserve vos soldats quittant le nid central. Un véritable souci du détail a été apporté aux galeries et aux fourmis, soit les deux éléments essentiels de ce jeu. J’accroche !

Micropolis
Vos personnages inspirés de l’antiquité sont très agréables à regarder!

La Rejouabilité ?

Micropolis se révèle être un jeu simple, rapide, et efficace. Toutes les conditions sont donc réunies pour lancer une partie, mais surtout en recommencer une, puis une autre, et ainsi de suite. Il se prête vraiment bien au format Duel, mais j’ai hâte de le tester à plus de deux joueurs. Cet aspect compétitif lui offre cette saveur de « reviens-y » qui fait de ce jeu un bon investissement familial.

Il s’avère qu’en prime, Matagot propose une variante de règle afin de jouer en mode expert, de quoi satisfaire les plus chevronnés d’entre vous qui souhaitent éprouver leur stratégie !

Conclusion ?

 

A l’image des fourmis, ce petit jeu en apparence tente de se tailler une place parmi les grands, et une fois encore il met en évidence que l’abondance du matériel ou la complexité de ses règles ne définit pas systématiquement la grandeur d’un jeu !

Le judicieux choix de Matagot à éditer Micropolis en plein retour du printemps, au réveil nos amis travailleuses, semble presque métaphorique. Si vous souhaitez un vent de rafraîchissement ludique, ce jeu saura sans doute étancher votre désir, aussi bien en famille qu’entre amis, mais toujours dans la bonne humeur !

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Philibert
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